Faire une somme c’est pas attendre d’être mort pour endeuiller les attentes. C’est reconnaitre qu’il s’est déjà passé des vies, des vacances et des victoires, qu’on est au sommet d’un âge, qu’il y a eu des additions de belles choses et des soustractions d’inutiles,  qu’il y a du temps pour après et que c’est déjà ça de fait. En vie en vrai, avec l’irrationnel et le pas brillant on fait la somme et ça existe.


Un peuple c’est une foule réunie sur une époque, c’est une foule qui se reconnait autour d’un lieu, c’est des personnes reconnues des unes aux autres, c’est quelques uns contenus dans un épiderme qui étiquette c’est dedans quelque chose comme dans une peau, un peuple dans une peau de peuple. C’est qu’à chaque peau refermée on peut parler de peuple. Dans chaque peau il y a une foule reconnue dedans, des aventures des accords, des transmissions de petits gestes, des milieux professionnels des professeurs pas officiels des papes portes pâtes père mère dans les yeux. Ce qui se trouve dans la peau est un milieu macrobiotique, il n’existe qu’au contact de l’autre, sous une main, dans des yeux, entendu. et la peau pore peut très fort du dedans à dehors.




Au départ il y a un paysage, un espace, quelque chose de
simple. Il y a une longueur de bâtiment où les parents
arrivent il y a une autre longueur qui ne trouve pas de
destination et puis la troisième qui recouvre les animaux. Il
y a des pentes douces et de l'eau tout autour, chaque matin
de l'eau sur l'herbe. Le marronnier aux branches charnues
qui se penche au-dessus, le figuier, les frênes multipliés et
l'étang. Il y a plus loin les routes qui vivent différemment
chaque saison entourées de haies. Il y a des creux, des bois à
brûler, de grosses pierres rondes grises animales et une
terre partout en dessous qui porte tout.
Je sommes alors une semaine et la terre porte, deux kilos
trois au milieu du paysage.
Je sommes un enfant qui regarde l'autre debout planté,
composant doucement.
Je ne discourt pas, je se compose.
Sur la fenêtre assise
Je regarde la cour depuis des différences immobiles.
Je ne sait pas, les autres font le bruit
je sommes de silencieux et nous grandissons.


Je ne suis pas intelligente parce que je n'ai pas d'idée pour le monde, j'aimerais ne pas être obligée d'avoir des idées pour le monde, pouvoir le trouver bien et ne pas vouloir le changer, apprécier les cris des enfants et pas être intelligente pour les comprendre, être assez petite en superficie pour ne pas avoir à penser le monde, à devoir le comprendre pour exister parce que j'ai réussi à penser, je veux pas être intelligente, je veux pas penser les choses, je veux les accepter comme elles sont et qu'elles me laissent tranquille parce que je suis tranquille sans les choses, quand j'essaie pas de les changer, il y a tout ce qu'il faut, il y des conflits comme il faut des tensions pour que la couverture soit bien plate, tirée aux quatre coins, il y a des trottoirs pour les piétons, des voies cyclables et des routes avec parfois des passages piétons, des magasins pour trouver tout ce qui peut être utile et même parfois de choses simplement belles et c'est plaisant de s'arrêter pour regarder comme les choses sont belles. Je suis pas assez intelligente pour résister et prendre du recul sur ça, et classer les belles choses dans des filières de belles choses alors je m'agace des choses que je ne comprends pas alors que si j'étais d'accord de ne pas être intelligente les choses me laisseraient tranquille avec l'éloignement d'une ignorance qui s'assume, de l'ignorance qui se sait ignorance et qui ne peut que regarder de loin ou fuir et ne pas s'intéresser ou réagir en intelligence, si j'étais tranquille de mon côté des choses, je n'aurais pas la nécessité
d'apprendre ou de devenir autre chose, je serais seulement vide et heureuse parce que j'aurais du plaisir à regarder des oiseaux parce que c'est beau et des plages parce qu'il y a des gens qui pensent dessus, et ça se voit sur leurs corps, tout le poids de la pensée, la pensée de la nourriture qui fabrique des beaux corps ou celle de la nourriture qui remplit les pensées des gens tristes ou la pensée du lâcher comme il faut pour laisser les corps s'expandre et le désir qui se pense, qui s'imagine, qui se cultive avec les corps, moi je
pourrais simplement les regarder faire toutes ces pensées et pas les avoir dans ma tête. Les laisser sur la plage, dans les groupes de gens qui pensent, qui se pensent, qui se cultivent, qui font bien. Je suis comme inutile parce que j'ai pas eu un vrai besoin de pensée, alors je suis avec mes pensées inutiles et c'est vrai que moi non plus je me trouve pas très utile parce qu'il faudrait que je sois plus intelligente avec toutes ces pensées mais à faire la promesse de l'intelligence, je m'agace parce que ce que je comprends pas devient pénible et je préfère râler que d'avouer que je ne comprends pas, alors que si l'aveu était un réflexe, je resterais à la bonne distance des choses et je comprendrais pas mieux mais peut-être qu'il serait plus simple de côtoyer les choses avec une vraie bêtise, une bêtise qui sait pas mieux, qui sait pas qu'elle sait pas mieux, qui sait pas qu'elle sait pas qu'elle sait pas mieux, une vraie de
vraie bêtise. Une bêtise qui demande pas la permission pour s'avouer, qui rougit même pas, une ignorance qui bat du tambour et qui fait énormément de bruit, une bêtise qui se pose même pas la question d'accueillir ou pas des étrangers parce que c'est des mots de gens qui pensent et que rien qu'à marcher tout bêtement et à battre du tambour sans avoir peur des
choses qui ne se voient pas parce que ce serait des pensées qui pensent que d'avoir peur des choses qui ne se voient pas ce serait une vraie vie. Parce que je suis pas intelligente avec tout ce corps et ces mains et ce visage qui parlent avant mes pensées, que battre sur un tambour ou rire à gorge déployée pourrait se faire avec le vide, le devoir de penser et d'exprimer un avis sur des pensées d'autres gens qui cultivent la pensée pour elle-même,
ça me fatigue. Voilà je suis fatiguée.



J'ai déjà envoyé des lettres à ceux que je
connaissais pour la bonne année
là maintenant je n'ai plus grand chose à
faire.
Si j'avais une obligation parce que
quelqu'un m'avait demandé quelque
chose à faire parce qu'il faut le faire et
bien je l'aurais fait parce que çà quand on
me demande de faire quelque chose moi
je le fais et puis c'est assez bien fait en
général.
Mais là je ne sais pas trop quoi faire parce
que personne ne m'a rien demandé.




Ta forme me renvoie mes torts et je voudrais changer mais je
ne pourrais pas mourir et renaître, il faudrait attendre et me
faire à ce bruit encore après et nous accommoder des reflets et
se voir encore puisque nous sommes semblables au même
moments, surfaces de projections de l'autre en mieux ou
encore pire nous ne nous débarrasserons pas de nous alors
amusons- nous de ce qui tombe de haut et ramassons les fruits
mûrs.



Je m'arrêterai bien là.
Du statut de l'état 
Du but du quoi.
Pas viser au delà
Faire à deux pas
Mes affaires sans en faire
Part aux grands tatata
Et ne rien plier d'elle
Ma prière aux corneilles
Mon cri à moitié prix
Mon prenez et partez
En entier tout entier.