Performance pour un lieu
Sculpture et parolesTerre/Textes - 2016/18
Mathieu Harzo - Pauline Weidmann
En 2016 Mathieu Harzo et Pauline Weidmann on cotoyé leurs pratiques à Ste-Sévère sur Indre lors d’une Rencontre poétique de l’Enracinée.
20 portraits de terres et de son ont été fabriqués pour une installation plastique et sonore sur l’esplanade du village.
Depuis lors, Mathieu et Pauline pensent des interventions à deux, entre sculpture sur terre, ouvrages plastiques et écriture en voix
La nouvelle forme est pour un Fleuve :
Le Fond Du Fleuve
Le Fond du fleuve est une performance pour un lieu,
elle se déroule au bord de l'eau en création In Situe,
les artisans sont sur le lieu, perméables aux regards d'ici sur le fleuve.
Nous sommes au bord de l'eau
une stèle de sculpture
des chaises tout autour
Nous permettons l'arrêt face au fleuve
les mots sur ces pauses au bord de l'eau
Dans une conversation à trois, de regards portés, nous révélons -
Racontes moi ce qu'il y a là au fond de ta Loire, dans ton fleuve boueux et opaque, que se trame t-il de si mystérieux qui nous rendent peureux ou nostalgique ou sage.
C'est quoi cette fin de fleuve avant l'immensité, pourquoi tu viens la voir, pourquoi tu as arrêté de venir? c'est quoi ton lien intime avec cette grande dame éternelle ?
Un temps assis là au bord de l'eau, tu la regardes, je te regarde, elle t'écoute, tu lui murmures.
Mathieu sculpte des éléments de portraits dans une terre noire
La sculpture se constitue lentement de son volume et de fragments de visages, ici un œil inquiet, là une bouche rêveuse.
Il modèle cette terre noire comme on remplit un carnet de croquis de ces instants passés dans les récits
Pauline sculpte le récit dans la matière des mots –
les histoires de souvenirs, les histoires récentes, les images de légendes ou les images intimes que chacun transmet – il en a des absurdes, des banales, des silencieuses, il n'y a rien, il y a de l'eau, l'inerte et le reste qui passe.
Les 8 jours sur le quai composent,
un espace de rite – une inventiture – une aventure de créature
la terre devient la surface des chimères, des expressions du regard et la matière, simple et directe de ce fond de fleuve.
les chaises seront autour, depuis l'autre jour où l'on a ouvert la porte des eaux troubles.
Un paysage en feu accompagne la procession de la terre à l'eau – la sculpture n'a qu'une destinée, rejoindre les eaux. se fondre dedans et laver les âmes d'ici.
Les mots sont rendus en cataplasme de terre, en précipitations et en collages hérétiques, d'une parole à l'autre – le son se confond au fond, la terre à l'eau.
Ton histoire est aussi la mienne.
Tout est dissout semblable mélangé retourné.
Les mots et la matière sont à la technique du sacré.
Il est des choses stables ici encore.
à la toute fin de l'eau on entend l'éveil des fonds.