NOCES titre de recherche
Performance - Pauline Weidmann- 2027Chorégraphie liante - Bande magnétiques et voix.
“Les noces c’est le contraire d’un couple. Il n’y a plus de machines binaires : question-réponse, masculin-féminin, homme-animal, etc. ça pourrait être ça. Un entretien, simplement le tracé d’un devenir.”
(Claire Parnet avec Gilles Deleuze)
Intentions
CHORÉGRAPHIE ET PRISE DE PAROLE POUR UNE POLITIQUE De L'ESPACE - voix multiples et corps parleur pour un traitement sociologique du lieu, des ailleurs étrangers et du groupe représenté. Les Noces étaient des fêtes dans l'espace public pour le devenir des communautés, celles-ci deviennent au bout de l'histoire, des célébrations situées pour des groupes inter-liés par leurs esthétiques. Noces parle et débat de sa langue.
« Les morceaux sont éparpillés.
La vague est dans ton camps
comment puis-je ne pas rester ridicule
abjurons nos cultures
je suis vite contrite avec mon mépris
ça se chante
peu d’image parlent des poches résistantes et connectées qui m’entourent.
Je conduis ma voiture
il y a des animaux du futur.
Nous aimons, comme des trous en dessous du manque.
Reste-t-il quelque chose à dire le cœur plein.
Je ne sais pas encore ce qui sortira de ces nuits blanches. »
Chant, voix et gestes.
En binôme sur l’ensemble de la création j’invite des proches affectifs, esthétiques, politiques pour que les partitions s’éprouvent et s’enrichissent. Musicien.nes danseur.euses, performeur.euses, ami.es oisives et militantes participent de l’écriture de la pièce. D’anciennes connaissances et des spécialistes viennent se prêter à ce face à face où chaque relation sera écrite, mangée, liée.
Dans ces petites explosions de monde qui défont toujours un peu mieux l’espoir, les histoires tendres résistent au destin d’une humanité monstrueuse, par leur multiple - leurs bruits, leurs cris, leurs cotoiement dépouillés.
Je commence par partir quelques mois voir des amies.
« Au début il y avait principalement des cercles et puis peu à peu les lignes se sont dessinées, les longues lignes sont devenues des lignes courtes et puis des cortèges menés en avançant deux par deux. C’est ensuite que sont arrivées les danses de couples qui semblent devenues les plus pratiquées en bal. Aujourd’hui la danse libre et inspirée prend de plus en plus de place sur les planchers, des corps solitaires et détachés des chorégraphies. » (Nicole Picard, professeure de danses à Pamiers - 09)
schizé
fragments
petits morceaux éparses
nous formons des plaintes pour devenir sujet autour de l’intenable.
Cette défragmentation ouvre des inventions, des nouveaux modes d’interaction et de rapport au sensible. L’animal féral que nous devenons au bout du cycle trouve de nouvelles langues pour se dire, des espaces de jeu. Vitacées ensauvagées, nous courons sous le sol, vivaces, voraces et désirantes, il suffit de sentir.
La danse de Noces joue d’un présent absurde affectueux et cruel pour faire parler les attachements et les désirs d’un corps qui tient à tout, à l’intérieur de codes communautaires hérités, dans l’absurdité des fantasmes affectifs et des désirs inavouables et dans l’espoir de solidarités fertiles. Quel geste dit norme, d’ici ou d’ailleurs, manque ou lèche, couches de haine, amour, reproduction, dis qu’il y aurait quelque part un.e allié.e pour toujours, une bande.
Le discours performé donne à entendre la langue qui parle pour lier. Le texte parle d’une parole sécurisante, la plainte comme l’engagement sont des façons du language qui nous font devenir sujet dans le chaos, qui organisent les promesses et attendrissent, la poésie dite dans Noces joue de ces biais de la langue.
Le corps mu adresse des vœux, des nostalgies et des continuement de ce que les liens font à la chair. En rapport avec des images, la danse converse avec d’autres corps rendus présent sur le plateau. Le geste parle, honore, bat, bruite, converse seul.
Un chant défragmenté tient le corps au milieu des miroirs.
Les magnétophones à bande font sonner un choeur de boucles magnétiques, polyphonie chaotique, elles portent le chant soliste d’archives rapportés. Leurs voix séparées forment une masse organique qui se tresse au son d’un orgue pour jouer l’expérience des noces.
Noces à trois pieds. texte/danse/musique.
Extensions
Un oracle a été dessiné par Baptiste Alchourroun. C’est sur la base d’un dessin animiste cartographiant nos discussions que s’est élaboré peu à peu les perspectives d’une nomenclature oraculaire.
Un objet littéraire se constitue le long de l’écriture et formulera la trace autant que le contenu du spectacle en création. Les résidences de Noces sont des espaces de travail chorégraphiques et social où un binôme est invité à l’étude du geste mais se sont aussi des temps d’enquêtes documentaires sur les relations de soin. L’écriture de textes témoins produira au terme de cette recherche, une trace édité de ce qui nourrit la forme au plateau.
Nous travaillons à la production de ces objets en parallèle de la performance de Noces.
Leur distribution est envisagée dans les réseaux de librairies et sur le parcours de diffusion du spectacle.
Coproduction - Neuf Neuf Toulouse, CDCN Chorège Falaise, Le DOC Caen (à confirmer), Qui Vive Nantes.
Accueil en résidence - Traverse Bagnères de Bigorre, Place de la Danse Toulouse, Honolulu Nantes, Animakt (91).
